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la bretagne et les bretons.

autour de sa mâture et de ses épars aériens.

Ce fut en quittant cette grève, où murmuraient tant d’harmonies confuses, où scintillaient tant de teintes nuancées, que Beauport m’apparut.

J’avais alors sous les yeux, dans un seul paysage et comme en résumé, tout le pays de Tréguier : un monastère devant moi ; à droite, des manoirs à girouettes rouillées ; à gauche, quelques ruines féodales ; tout autour, une campagne tranquille ; et au loin, la mer !… Il y avait dans ce tableau un calme rustique et je ne sais quelle poésie facile. C’était un paysage tel qu’il en faut à une méditation de jeune abbé causant tout bas avec Dieu, au paisible gentilhomme livrant sa vie au courant des joies vulgaires, au pâtre lançant sa voix dans les bruyères.