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les derniers bretons.

tion vole de temps en temps aux communes voisines un lambeau de territoire dont elle fait l’aumône à Saint-Michel ; mais, invariable dans sa poursuite, la mer continue à manger, chaque année, sa part de champs et de maisons, de sorte que, dans cette singulière partie jouée entre l’Océan et un préfet, les enjeux semblent devoir rester toujours les mêmes, jusqu’à la ruine de l’un des joueurs.

Mais la lieue de grève ne m’avait point donné un aspect d’Océan. Dans ce désert de sable je n’avais vu que de l’eau et non la mer. Celle-ci ne m’apparut qu’à Perros et à Brehat. Ce fut là que je pus juger du caractère particulier des côtes de Tréguier.

J’étais encore tout plein du souvenir des sombres baies des Trépassés et d’Audierne,