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les derniers bretons.

s’asseoir au bord de la forêt, car il était lassé et il avait bien soif ; mais aucune eau ne bruissait alentour, sinon la grande mer, qui grondait tout affolée contre le hir-glas ! Saint Efflam se mit alors en prières, et ayant frappé la terre de son bâton, il en jaillit aussitôt une source à laquelle Arthur but à longs traits. Le saint passa le reste de la nuit en oraisons, et quand le jour fut venu, comme le chevalier reprenait sa bonne épée :

» — Chômez pour aujourd’hui, beau cousin, dit Efflam, et laissez dague au fourreau, Car la parole de Dieu est plus forte que fer émoulu.

» Cela dit, il s’avança vers le dragon, auquel il ordonna, au nom du Christ vivant, de sortir de sa tanière et de se précipiter dans la mer, ce que fit le monstre avec de sourds