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les derniers bretons.

par les enfans du pays. Partout couraient des haies d’aubépine et de percéas, toutes brodées par des églantiers et des chèvrefeuilles. On n’apercevait plus, des deux côtés du chemin, les tristes forêts d’ajoncs et de genêts ; mais sur les coteaux, des villages qui nageaient dans les feuillées ; des champs de pommes de terre aux fleurs lilas, ondulant sous la brise, et, de loin en loin, quelques grandes bruyères pourprées, d’où s’élevaient les mugissemens des taureaux et les aboiemens d’un chien de berger.

À chaque instant, pour compléter par un contraste le charme de cette nature arcadienne, je voyais s’élever quelque ruine couronnée de lierre et de giroflée sauvage : temples païens, tours féodales, saints monastères, symboles de tous les siècles et de