Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
les derniers bretons.

D’après les règles de la lutte bretonne, il ne suffit pas de renverser son adversaire pour avoir vaincu, il faut que celui-ci tombe sur le dos. Cette manière de tomber est ce que l’on appelle, en langage de palestre, ar lam. Lorsque le lutteur tombe autrement, le coup qu’il a reçu n’est qu’un costin, et ne compte pas.

Les Bas-Bretons ont mêlé leurs croyances superstitieuses à l’usage des luttes, comme à toutes les circonstances de leur vie. Ils ont beaucoup de foi dans certaines herbes magiques, qu’il faut cueillir le premier samedi du mois, à minuit, dans certains carrefours hantés. C’est ce qu’ils appellent le louzou. Ils pensent que ceux qui sont munis de ce talisman doivent être invincibles dans la lutte ; mais c’est, disent-ils, au risque de la damnation de leur âme, car le