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les derniers bretons.

chargé des gages du combat, est porté comme un drapeau jusqu’au lieu de la lutte. La foule y afflue, et quatre huissiers nommés par les juges sont chargés de la maintenir. Trois d’entre eux sont armés de fouets ; le quatrième d’une poêle à frire, qu’il porte majestueusement, au grand amusement de l’assemblée. Au signal donné par les juges du camp, un grand cri de liç ! liç ! (place ! place !) se fait entendre. Aussitôt les trois fouets se déploient, et font reculer les spectateurs, afin de laisser un espace suffisant aux combattans. L’homme à la poêle à frire régularise les contours du cercle qui se forme, en menaçant de son noir instrument quiconque s’avance, et le frottant avec impartialité contre tous les genoux mal alignés. Enfin, lorsque l’arène est libre et que chacun a trouvé sa place, un lutteur entre en lice ; il prend un des prix, qu’il