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les derniers bretons.

environs que tel jour et dans tel endroit des luttes auront lieu. « Que ceux qui entendent écoutent cette annonce, » dit le crieur chargé de faire connaître le programme de la fête, « et qu’ils la redisent aux sourds. Tous les lutteurs sont appelés. L’arbre portera ses fruits comme le pommier ses pommes[1]. Faites passer dans vos manches l’eau des bonnes fontaines[2]. »

Au jour convenu, on voit donc arriver la foule dans le village qui a été désigné. Les sons du bigniou, le bruit des danses, le chant des buveurs, annoncent de loin la fête. Une aire neuve ou le cimetière servent habituel-

  1. Allusion à l’arbre auquel sont attachés les prix.
  2. Les Bas-Bretons pensent que les eaux de certaines fontaines ont la propriété de donner plus de vigueur aux membres. Ils font couler ces eaux dans leurs manches et le long de leur poitrine pour acquérir plus de force et se rendre invincibles à la lutte.