Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/229

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
la bretagne et les bretons.

associe tout ce qui l’environne à sa joie ou à sa douleur. S’il meurt quelqu’un dans sa maison, les ruches d’abeilles sont entourées de banderoles noires en signe de deuil ; si au contraire un mariage a lieu, s’il naît un garçon, si la moisson est plus belle que de coutume, une étoffe rouge les entoure comme marque de réjouissance. L’absence de ces formalités ferait fuir les abeilles, car ce serait les exclure de la famille qu’elles ont adoptée et qu’elles enrichissent ; ce serait les traiter comme des amis auxquels on ne fait part ni de ses peines, ni de son bonheur. Par suite de la même idée, la veille de Noël, les bestiaux sont soumis à un jeûne rigoureux, ainsi que leurs maîtres. Cette nuit qui précède l’anniversaire du Christ est solennelle et respectée. Pendant sa durée, si on en croit le Kernewote, tous les animaux sont plongés dans un profond sommeil, sauf