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les derniers bretons.

nuits du mariage. En Cornouaille, ainsi qu’ailleurs, les croyances ont tiédi, et les mœurs, comme ces pièces de monnaie auxquelles la circulation a ôté leur empreinte originelle, ont perdu leur caractère primitif.

Jusqu’à présent, pour faire connaitre le Kernewotte, nous l’avons peint dans les grandes occasions de son existence, à l’un de ces momens où l’âme se montre naïvement et sans y penser ; le reste de sa vie ne dément pas cette manifestation de caractère. C’est toujours sa nature vive, impressible, mélangée d’élans de joie et de rapides mélancolies ; c’est en même temps l’Arabe conteur et l’Italien ami du chant, des improvisations, et de ces combats arcadiens engagés entre deux poètes de village. Il se montre en outre, comme ce dernier, avide de représentations extérieures et de symboles. Il