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la bretagne et les bretons.

veille, cesse lui-même le lendemain des noces, pour faire place à une forme moins familière et plus impérieuse, comme si le mariage était chose trop triste et trop grave pour rien garder des caressantes habitudes de l’amour, et comme si les époux laissaient le soir, au pied du lit nuptial, tous les rêves suaves, toutes les chastes tendresses, pour retrouver à leur place, le lendemain, les lourds devoirs, l’indifférence et les ennuis.

Cependant le repas ne reste pas long-temps sous ce nuage de tristesse. Il s’égaie bientôt après les deux complaintes, et le cidre et le vin coulent à flots jusqu’à ce que les cadences nasillardes du bigniou appellent à la danse. Alors les six cents convives se lèvent, les fronts se découvrent, et un vieillard répète les grâces, auxquelles la foule répond