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la bretagne et les bretons.

avoir déjeûné, et j’allai dans mon jardin dans l’espoir de me promener.

» Mais un petit oiseau chantait sur un buisson fleuri… Hélas ! il avait deux ailes, et moi, je n’étais plus agile comme au premier âge ; hélas ! je ne pus le prendre… Mon pauvre cœur se mit à soupirer !

» Et un vieillard me dit : — Bonjour, jeune homme, pourquoi soupirez-vous ? Avez-vous maladie de cœur ou tourment d’esprit ? — Ce n’est pas maladie de cœur ni tourment d’esprit qui me fait soupirer ; mais je regrette, hélas ! ma jeunesse qui m’abandonne.

» — La jeunesse est la plus belle fleur qui soit au monde, le temps la coupe comme la faux du moissonneur… Mais la