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les derniers bretons.

pruntés ; les chevaux, si bien repus ce jour-là, sont maigres d’un jeûne habituel ; les barriques du cellier sont vides : mais tout cela ne peut être remarqué par les visiteurs. La jeune fille paraissant plus riche, obtient de meilleures conditions ; on peut exiger une dot plus forte de la part du jeune homme, et le paysan kernewote calcule ces chances, aussi bien que pourrait le faire le père de famille le mieux élevé.

Toutes ces précautions prises, le jeune homme arrive enfin avec les siens. On se salue, on se complimente, on visite la ferme et les champs ; on discute les articles du contrat de mariage et l’on prend jour : les deux pères se frappent dans la main ; dès lors la promesse est réciproquement regardée comme inviolable.

Cependant, dans certaines communes,