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introduction.

grec altéré ; que la fête du gui se célébrait encore en Bretagne[1], et

  1. M. Hippolyte Bonnetier dit que la fête du gui se célébrait encore au commencement de la révolution, et qu’on y jetait le cri de Gui-na-né, qu’il traduit par voilà le Gui. J’ignore dans quelle langue Guy-na-né signifie voilà Le Gui, mais à coup sûr ce n’est ni en celtique ni en grec. Du reste, cette prétendue fête du Guy et le cri que l’on jette à son occasion existent encore. Voici ce que j’ai dit à ce sujet dans mes commentaires sur Cambry :

    « Le cri jeté à l’occasion de cette fête, qui se célèbre vers les derniers jours de décembre, est Eguina-né, nom dans lequel on a voulu voir au Gui l’an neuf. On a dit à ce sujet que les Bretons avaient conservé cet usage depuis les druides, et que le cri de au Gui l’an neuf est celui qu’ils poussaient lors de la moisson du gui, au renouvellement de l’année. Mais il y a dans cette explication une incroyable absurdité ; car, que l’on nie ou que l’on accorde l’identité du bas-breton et du celtique, au moins faudra-t-il admettre que les Celtes ne parlaient pas français. Comment alors auraient-ils pu transmettre aux habitans qui leur succédèrent dans l’Armorique un cri français ?

    « Il est plus probable, comme le dit dom Le Pel-