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la bretagne et les bretons.

lits clos et les coffres de chêne noirci, les armoires sont négligemment entr’ouvertes et laissent apercevoir le linge amassé, les couvertures de lit étalées, les pièces de six livres disposées en piles attrayantes ; on suspend au plancher les plus beaux quartiers de lard fumé, on laisse entrebâillés les bahuts gorgés de froment ; les bassines de cuivre symétriquement suspendues aux rayons du vaisselier brillent comme l’or ; les chevaux, ornés de rubans comme au jour des grandes foires de la Martyre ou du Fou du bois (Folgoat), nagent dans la litière, devant des râteliers remplis de trèfle et d’ajonc pilé ; les charrues, les herses, les chariots sont artistement groupés dans les granges, et le cellier est rempli jusqu’au haut de barriques entassées. Malheureusement toute cette opulence est, le plus souvent, factice. Le linge et l’argent sont em-