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les derniers bretons.

d’amour qui ne se renouvellera plus, mais que du moins on leur laisse savourer sans contrainte, car nul n’oserait troubler ce religieux tête-à-tête qui doit conduire deux êtres à s’adopter réciproquement et à se placer côte à côte sous le joug de la vie ! Il faut que les fiancés mettent eux-mêmes un terme à leur entretien : alors ils s’approchent, en se tenant la main, vers la table où sont réunis les parens. On apporte du pain blanc, du vin, de l’eau-de-vie ; le jeune garçon et la jeune fille mangent avec le même couteau et boivent dans le même verre. On arrête les bases de l’union projetée, puis l’on désigne un jour pour réunir les deux familles. Cette nouvelle entrevue qui a encore lieu chez la jeune fille s’appelle velladen, c’est-à-dire la vue. Ce jour, les parens de la penneres prennent leurs plus beaux habits de fête, on cire les