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la bretagne et les bretons.

à aider une mystification contre un jeune homme, ou un tour à jouer à un mari : flatteur, complaisant, il sait à l’occasion porter sur le mémoire du maître de la maison quelque beau justin qu’il a piqué en secret pour la femme ou pour la pennères. Il connaît toutes les chansons nouvelles, il en fait souvent lui-même, et nul ne raconte mieux les vieilles histoires, si ce n’est peut-être le mendiant, autre espèce de barde ambulant qui parcourt aussi les fermes. Mais les récits de celui-ci sont tristes comme sa vie, ceux du tailleur sont toujours plaisans. C’est à lui qu’appartiennent de droit les chroniques scandaleuses du canton ; il les dramatise, les arrange, et les colporte ensuite de foyer en foyer : c’est la Gazette des Tribunaux de la Cornouaille.

On conçoit facilement, d’après ce que nous