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la bretagne et les bretons.

bras !… » « Mon Dieu, protégez-moi, mon navire est si petit et votre mer si grande ! » C’est une opinion généralement répandue dans le pays, que l’ouragan ne s’apaise que lorsque les flots ont rejeté au rivage les cadavres des hérétiques qui ont péri dans un naufrage et tous les autres corps immondes. Ceci est un reste de la religion des druides et du culte des élémens ; c’est un souvenir de cette association d’idées établies par les premiers Celtes, entre la pureté des flots et celle de l’âme.

Avant la révolution, les habitans de la côte allumaient pendant la nuit des feux pour tromper les navires et les attirer sur les récifs. Parfois même, une lanterne était attachée à la tête d’un taureau ; une corde liée à ses deux cornes était passée autour d’une de ses jambes de devant, de sorte