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les derniers bretons.

dans les montagnes jusqu’aux marais de Saint-Michel, dans lesquels il la jette, et où elle reste jusqu’à ce que des messes et des prières l’aient délivrée. Ces tristes marais sont ainsi peuplés d’âmes en peine, attendant leur délivrance ; et la nuit, si vous passez à quelque distance de la vallée et que vous entendiez le bourdonnement du vent dans les roseaux, vous n’avez qu’à demander à votre guide la cause de ce bruit, vous le verrez se signer avec épouvante, et il vous répondra que ce sont les âmes des marais de Saint-Michel qui disent leur prière du soir.

Les orages sont fréquens dans ces parages et le nombre des bris est considérable. Aussi l’on connait la vieille prière du matelot breton : « Va Doué sicourit a hanom, va vatimant a zo ker bian ag ar mor a zo ker