Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
les derniers bretons.

mer, et qui gémissent à la vue de leurs grèves où on ne les attend plus ; pauvres pêcheurs emportés par l’orage, et qui viennent, comme pendant leur vie, côtoyer la plage en sifflant un air des montagnes. Le voyageur qui passe alors sur la terre ferme et entend de loin ces voix confuses, doit se signer et répéter la prière des morts. Les parens des trépassés font même dire des messes ; car, parmi ces âmes errantes, il en est beaucoup qui pleurent aux portes du Paradis ; d’autres, plus nombreuses, qui sont dévolues aux flammes éternelles.

Entre Châteaulin et Quimper, vous rencontrez parfois dans les chemins des hommes vêtus de toile blanche, à longs cheveux, à barbes noires, à lourds bâtons, et portant un bissac sur l’épaule. Leur aspect est sombre et funeste. On les trouve de nuit dans