croire, était immense et somptueuse ; il vous fera voir, au large, entre Guilvinec et Penmarc’h, à quinze ou vingt pieds sous l’eau, des pierres druidiques que l’on aperçoit dans les basses marées, et qui n’étaient autre chose que les autels de la cité engloutie. Il y a trente ans que ces pierres vénérées étaient encore l’objet d’une cérémonie religieuse : chaque année, les prêtres venaient dans un bateau offrir le saint sacrifice au-dessus, tandis que la foule accourue dans toutes les barques de la baie priait alentour recueillie et à genoux. Spectacle étrange, qui rappelait si vivement la transition de l’ancien culte des Celtes au culte des chrétiens ! Tableau encore plus étrange que celui de ce peuple entier priant sur cette ville morte, comme sur la tombe d’un ancêtre !…
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la bretagne et les bretons.
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