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les derniers bretons.

faut se tenir la tête à deux mains pour sentir que l’on existe et pouvoir rassembler deux pensées. Long-temps après avoir quitté la Torche vous entendez ce fracas d’orages bourdonner à vos oreilles, et vous demeurez, malgré vous, assourdi et stupéfié.

Du reste, la pointe de Permarc’h est un de ces sites désolés auxquels il ne manque aucun deuil, pas même celui des ruines. Des débris immenses couvrent la plage, sans que personne puisse dire d’une manière certaine quelle ville s’y éleva autrefois, sans qu’aucune légende nous donne de détails satisfaisans à cet égard. Le pilote seulement, passant devant ces restes muets, vous racontera la merveilleuse histoire d’une ville submergée et dont nous ne voyons plus que ces décombres, protégés contre les flots par la hauteur du cap. Cette ville, s’il faut l’en