Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
la bretagne et les bretons.

une de ces grandes baies solitaires que l’on comprend les longues existences des premiers chrétiens dans le désert. Il semble, au bruit mélodieux et régulier de cette mer, que votre âme s’associe à la sérieuse nature qui vous environne, qu’elle s’y mêle au point d’en faire partie ; que ce cri plaintif de l’oiseau des grèves, ce murmure des vents et des flots deviennent quelque chose de vous-même, une sorte d’émanation de votre être, une mystérieuse communication entre votre monde et je ne sais quel autre monde inconnu ! Devant cette admirable image de l’infini, l’esprit s’élève et s’immobilise pour ainsi dire dans l’extase !

Mais à côté de ces sites d’une calme et sublime sévérité, s’en trouvent d’autres d’un caractère terrible. La côte de Quimper est remarquable à cet égard, et la Torche