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les derniers bretons.

caissées au flanc du coteau et que bordent des deux côtés les genêts qui balancent leurs couronnes d’or à cinq pieds au-dessus de votre front ; marchez sans écarter le rideau de verdure qui se trouve devant vous, puis, tout-à-coup, quand vous aurez cessé de monter, levez les yeux ! La mer sera à vos pieds : la mer murmurante, mélancolique, encadrée d’une bordure de montagnes lointaines, et semblable à l’un de ces immenses lacs du Nouveau-Monde qu’entoure la solitude ! Là vous pourrez passer des heures, des journées, des mois entiers, sans entendre d’autre bruit que la vague ou le cri de l’oiseau marin, sans voir autre chose que le soleil se levant et se couchant sur les flots, ou parfois une voile rasant la mer à l’horizon, comme un goëlan égaré. Rien au monde ne peut rendre la majestueuse tristesse d’un pareil spectacle. C’est devant