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la bretagne et les bretons.

tout est solitude et abandon ; personne sur la route, personne aux champs ; si ce n’est parfois un enfant aux longs cheveux, au teint hâve et aux yeux ardens, qui vous regarde passer, du haut d’un fossé, une baguette blanche à la main. Ce n’est qu’en approchant de Carhaix que l’on rencontre quelques voyageurs. Vers midi surtout, vous voyez passer un à un des hommes à figure de cadavres, une ceinture de cuir autour du corps, une lampe de fer suspendue à l’habit, et le pen-bas à la main. Ce sont les mineurs de Poulaouen qui se rendent chez eux. La mine elle-même apparaît bientôt entourée de sa vaste ceinture de bâtimens fumeux, de ses immenses machines hydrauliques dont les grands bras s’étendent sur la route avec une sorte d’intelligence, et de son gigantesque murmure plus triste encore que le silence du désert que l’on vient de