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les derniers bretons.

qu’en parlant de la nécessité de se mortifier et d’offrir à Dieu ses souffrances. Il fit alors l’histoire de sa vie, avec une simplicité si large, si majestueuse, qu’on eût cru entendre une page des Écritures. Il conta comment il avait perdu sa fortune, ses enfans, sa femme, et, à chaque perte racontée, il s’écriait : — Cela est bien, mon Dieu ! que ton saint nom soit béni !

La foule fondait en larmes.

Il ajouta des conseils à ceux qui l’écoutaient, des exhortations à la pénitence ; enfin, s’exaltant de plus en plus, il raconta comment les pertes qu’il avait faites lui avaient paru trop peu de chose pour expier ses fautes. Jésus-Christ lui était apparu en songe et lui avait dit :

— Ioan, donne-moi ta main gauche, à moi qui ai donné ma vie pour te sauver !