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la bretagne et les bretons.

il parla des punitions réservées au pécheur, et prêtant à Dieu la pensée d’une horrible ironie, il annonça à ceux qui, sur la terre, avaient aimé les enivremens de la danse et des fêtes, une danse éternelle formée au milieu des flammes de l’enfer. Il dépeignit cette ronde de damnés, emportés pendant des millions de siècles dans un cercle immuable de souffrances toujours renaissantes, au bruit des pleurs, des sanglots, des grincemens de dents. De ma vie je n’avais rien entendu de plus saisissant, de plus effroyablement beau, que ce bizarre sermon mêlé d’éclats de rire de fou, d’imprécations et de prières. La foule haletait.

Ioan opposa ensuite à cette terrible description une peinture du bonheur des élus ; mais ses expressions étaient faibles et décolorées. Il ne retrouva quelque entraînement