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les derniers bretons.

pendant le cours de ces sermons, plusieurs d’entre elles entièrement évanouies.

Je comprends qu’une telle influence conservée par des prêtres cause quelque surprise à l’époque où nous vivons. Mais ceux qui connaissent la Bretagne le conçoivent et s’en étonnent peu. Elle n’est pas seulement le résultat de croyances vivaces, elle est aussi le fruit du bien accompli dans les campagnes par les prêtres catholiques. Le prêtre breton n’est pas seulement un ministre du ciel, c’est un ami, un conseiller, un protecteur précieux pour les choses de ce monde. Pas un malheur n’arrive dans la paroisse sans qu’il n’accoure pour consoler. Si le paysan de nos campagnes personnifiait l’espérance, il ne lui donnerait pas la robe flottante et bleue que lui supposaient les