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les derniers bretons.

LE DRAP MORTUAIRE.
récit.

« Il y avait autrefois à Plouescat une jeune fille nommée Rose-le-Fur, belle comme la naissance du jour, et aussi pleine d’esprit qu’une demoiselle qui sort du couvent.

» Mais les mauvais conseils l’avaient perdue. Rose était devenue légère comme une paille d’avoine, volant partout où l’emportait le vent du plaisir, ne rêvant que pardons, flatteries de jeunes gens et beaux atours pour rendre les cœurs malades. On ne la voyait plus aux églises ni au confessionnal ; à l’heure des vêpres, elle se promenait tenant ses amoureux par le petit doigt, et même à la Toussaint elle n’était pas venue prier sur la tombe de sa mère.