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les derniers bretons.

parce qu’on s’y livre à certaines pratiques pieuses qui vous acquièrent des indulgences.

Nous nous sommes souvent rappelé l’impression que fit sur nous une de ces histoires miraculeuses que nous entendîmes une nuit que la chasse et le mauvais temps nous avaient amenés dans une ferme du Léonais. Nous la rapportons ici sans addition ni retranchement, mais, malheureusement, traduite, rédigée, dépouillée de la sauvage énergie du langage breton, de l’accentuation rauque et acérée du mendiant, et surtout de l’étrangeté saisissante que lui prêtait cette demi-lueur du foyer, ces groupes effrayés d’enfans et de femmes, et cette voix solennelle de l’homme déguenillé ; tandis qu’au dehors un effroyable orage rugissait,