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les derniers bretons.

lui paraît la plus digne de ce dépôt précieux :

— Tenez, lui dit-il, voilà un fils que Dieu vous donne !

— Merci ! dit la pauvre femme, et elle emporte l’enfant dans ses bras.

Parfois cependant, lorsque les voisines de la morte sont trop misérables pour qu’aucune d’elles se charge seule du nouveau-né, il leur reste en commun et comme une propriété indivise. Une d’elles le loge, mais chacune a son heure pour le soigner, lui donner son lait. Nous avons vu de ces femmes qui se levaient la nuit pour aller à des distances assez grandes payer ainsi leur impôt de mère, et jamais une plainte n’est venue frapper nos oreilles.