Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
la bretagne et les bretons.

en avons vu à qui l’on prêtait un lit pour ce seul jour. Mais pourquoi prendraient-ils souci de cette indigence ? Ne ressentent-ils pas, eux aussi, cette première chaleur de la vie, qui donne force à tout hasarder ? et n’ont-ils pas, de plus, confiance dans celui qui nourrit l’oiseau dans les forêts ? Si la prévoyance de l’homme veillait toujours, à quoi servirait la providence de Dieu ? D’ailleurs la charité de leurs frères n’est-elle point là, inépuisable dans ses œuvres ? Les pauvres fiancés vont tous deux inviter à leur fête de noces les familles des environs. Toutes viennent, attirées par une bonne action, et aussi, il faut le dire, par l’irrésistible appât que présente au paysan breton la danse et l’ivresse. Elles apportent aux mariés quelques produits de leurs champs, du lin, du miel, du blé, de l’argent même. Trois cents convives se