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la bretagne et les bretons.

nuits agitées, les journées inquiètes ! que de fenêtres où brillait le soir la lampe du malade ! chaque matin, que de maisons fermées où flottait le drap noir semé de larmes blanches ? Qui n’a point vu un tel tableau ne peut le deviner ni le comprendre.

Le mal céda pourtant ; la terreur fut bientôt dissipée, quelques habits de deuil seuls demeurèrent ! Faibles traces du fléau que chaque jour effaçait, et dont il ne resta bientôt plus rien.

Ainsi va le monde ! Bataillon mobile placé en face de la mort, le genre humain ne laisse jamais voir long-temps ses vides. Un cadavre tombe, les rangs se serrent ; tout paraît comme par le passé, et la grande évolution des peuples se continue au milieu des siècles qui s’écoulent.