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les derniers bretons.

pérances religieuses, ni la résignation qui console ; elle tombait au milieu d’une demi-civilisation déjà presque incrédule. On fit venir des médecins, des remèdes ; on eut peur d’avoir mal, peur de mourir. Alors, rappelé comme malgré lui à ses adorations d’enfance, le peuple se mit à prier et à blasphémer, à maudire le ciel et à demander un prêtre. Ce fut une lutte terrible entre les pensées d’autrefois et les souffrances de maintenant. Puis, ce peuple vit alors ce qui lui manquait, ce qu’il eût fallu pour échapper au mal. Il cria au riche :

— Pourquoi est-ce que je meurs plutôt que toi ?

Et alors des clameurs, des haines, des injures, des imprécations !

Cependant les riches eux-mêmes succom-