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la bretagne et les bretons.

Ces explications, qui auraient fait sourire en toute autre circonstance, prenaient, dans l’air de conviction du prêtre et dans l’attention ardente de la foule, une physionomie si étrange de gravité, qu’elles ne laissaient place qu’à un étonnement profond et à une sorte d’admiration involontaire pour tout ce qui sort de l’ordre habituel.

Malgré tout, cependant, les ravages du choléra dans les campagnes du Léonais furent encore moins sensibles que dans les villes. La charité chrétienne et la foi rendirent les coups du fléau moins rudes à la foule. Les orphelins furent adoptés, comme à l’ordinaire, par les mères du voisinage. Les veuves furent secourues. Dans les villes, au contraire, l’épidémie apparut dans tout son luxe de hideur et d’épouvante : là, rien n’en adoucit l’horrible spectacle, ni les es-