Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
la bretagne et les bretons.

écouté leurs paroles dans cette étrange et longue discussion, pour savoir tout ce qu’ils ont encore de respect religieux pour leurs morts.

— Les âmes de nos pères ont ici leurs demeures, répétaient-ils ; pourquoi en séparer celui qui vient de mourir ? Éloigné, là-bas, au cimetière de la chapelle, il n’entendra ni les chants des offices, ni les prières qui soulagent les trépassés. C’est ici sa place ; nous pouvons voir sa tombe de nos fenêtres ; nous pouvons y envoyer nos plus petits enfans prier dessus chaque soir. Cette terre est la propriété des morts ; nulle puissance ne peut la leur ôter, ni la changer contre une autre.

En vain leur parlait-on du danger de cette accumulation de cadavres dans le cimetière