survivants… quand ils en laissaient ! tout au plus quelques pierres, quelques croix de bois noirci conduisant à la grande fosse commune, où allaient s’entasser les générations nées dans la misère, vivant sans espérances et mortes dans l’abandon ! Là, plus de croix, plus de pierres, mais de loin en loin quelques enfants à genoux, quelques femmes pleurant en silence, épitaphes vivantes que tout le monde pouvait lire, et qui en disaient plus que celles gravées sur le marbre ou sur le bronze.
Blaguefort et ses compagnons allaient prendre une des avenues de sortie lorsqu’ils furent accostés par un courtier mortuaire qui leur barra le passage. C’était une sorte de géant maigre, vêtu d’un caleçon noir semé de larmes, et d’un manteau de même couleur, portant en guise de broderies des ossements croisés et des têtes de mort.