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quand Maurice lui eut raconté ce qu’il avait vu, elle se jeta dans ses bras les yeux mouillés de larmes.

— Ah ! qu’avons nous fait ? s’écria-t-elle ; dans le monde où nous vivions, tous n’avaient point encore abandonné le Dieu des âmes pour le veau d’or ; les chaînes de la famille n’étaient point partout brisées ; les inspirations du cœur n’étaient pas complètement éteintes ; quoique riant du mal, on connaissait encore le bien ; mais ici, Maurice, tout est perdu sans retour !

— Pourquoi cela ? demanda le jeune homme, qui eût voulu douter.

— Hélas ! répliqua Marthe, parce qu’on ne sait plus aimer.

Le cœur devenu marchandise