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Cependant, cette organisation venait d’être vivement attaquée par un savant astronome, M. de l’Empyrée, comme relevant de la numération duodécimale, depuis longtemps abandonnée pour tout le reste. Il avait proposé, en conséquence, dans l’intérêt de l’unité mathématique, la démolition de Sans-Pair, qui eût été reconstruit en dix quartiers, correspondant aux dix chiffres de la table numérale, et où chacun eût été rangé selon son mérite, c’est-à-dire, selon la quantité de ses impôts. Cette profonde conception avait assez vivement ému les esprits, pour détourner l’attention publique des découvertes lunaires, dues, comme nous l’avons déjà dit, au même savant.

Maurice remarqua que les maisons construites en fer pouvaient se démonter comme un meuble. Si le propriétaire changeait d’état, il n’avait qu’à s’adresser à la compagnie de déménagements, qui lui transportait son domicile dans le nouveau quartier qu’il devait habiter.

Les logements de garçon étaient encore plus simples ; ils consistaient en une malle mécanique, dont on emportait la clef. Le soir venu, la malle se développait et formait une chambre à coucher, avec alcôve et cabinet de toilette. Quant à la cuisine, elle était devenue inutile depuis l’invention des fourneaux-caporal, qui permettaient à chaque fumeur de préparer trois plats à la chaleur de sa pipe, et des briquets autoclaves, cuisant un potage et deux biftecks au feu d’une allumette.

En repassant près du port, les deux époux y virent une île couverte de bosquets et de villas, qu’ils n’avaient point aperçue quelques instants auparavant. Ils apprirent de leur conducteur que c’était le grand village flottant, le Cosmopolite, qui arrivait de sa promenade autour du monde.