gardien, lui mit une lanterne en main, puis soulevant avec effort, par son anneau, une des larges dalles de granit, il le descendit dans le gouffre humide et obscur au fond duquel Jehan avait été jeté.
Cette espèce de puits qui descendait jusqu’aux fondations de la tour, avait à peine quelques pieds de longueur et ne recevait ni air ni lumière. Le Père Ambroise y trouva le jeune garçon accroupi dans un morne désespoir. À la vue du moine il souleva pourtant la tête.
— Ah ! monseigneur est de retour, dit-il.
— C’est lui qui m’envoie, répliqua le franciscain.
— Pour me préparer à mourir, mon père ?
Ambroise baissa les yeux sans répondre.
— Que la volonté de Dieu soit faite, reprit Jehan avec un soupir ; aussi bien je ne pourrais continuer à vivre dans le servage. Il y a en moi quelque chose qui se soulève contre la persécution et l’injustice ; je suis prêt, mon père, et j’attends vos dernières instructions.
— Repens-toi de ta faute, mon fils, reprit le moine avec onction.
— Ah ! je le veux, dit Jehan qui s’était mis à genoux ; écoutez-en l’aveu, mon père, et pardonnez-moi au nom de Dieu, comme je pardonne à ceux qui vont m’ôter la vie.
Le moine s’assit à terre, et Jehan commença sa confession, avouant sa colère, sa haine et ses désirs de vengeance.
Dans toutes ses impatiences, cette âme n’avait eu