tre le couvert, la poule au gruau était prête ; le convalescent fit enfin un mouvement ; Catherine poussa une exclamation de joie.
— Ah ! c’est toi, petite, dit le vieillard en se soulevant avec effort sur son coude ; tu ne gardes donc pas aujourd’hui les vaches de monseigneur ?
— Le roi chassait dans la forêt, et les troupeaux ne sont point sortis de peur des meutes, répondit la jeune paysanne.
— Le roi ! répéta le vieux serf ; et tu n’es pas allé pour le voir au passage, Jehan ?
— Vous aviez besoin de moi, mon père, répondit celui-ci.
— Et il n’a pas perdu son temps, continua Catherine ; voyez plutôt.
Le vieux Thomas Lerouge se détourna.
— Quoi ! la table servie, s’écria-t-il étonné.
— Et vous avez un hochepot, continua la jeune fille.
— Et du beurre, dit Jehan.
— Et des cerises, ajouta le vieillard qui s’était dressé sur son séant.
— Allons, père, c’est votre repas de convalescence, reprit Catherine en battant joyeusement des mains ; venez vous asseoir là avec Jehan, et je vous servirai.
Elle courut au foyer et prit la marmite dont elle vida le contenu dans un plat de bois qu’elle plaça tout fumant sur la table. Thomas avait rejeté les peaux de chèvres qui lui servaient de couverture ; il était demeuré assis sur son lit, suivant tous ces préparatifs avec