prix des objets. On achevait l’inventaire des biens de Corvinus.
Ce fut dans ce moment qu’Arvins se présenta, son argent à la main. Un des créanciers délégués par les autres pour présider à la vente l’aperçut.
— Que portes-tu là ? demanda-t-il à l’enfant.
— Mon pécule, répondit Arvins.
— À combien s’élève-t-il ?
— À deux mille sesterces.
— Ils aideront à la liquidation de Corvinus, dit le Romain, qui étendit la main vers le vase dans lequel Arvins avait déposé ses économies.
— Cet argent m’appartient, s’écria l’enfant en s’efforçant de le défendre.
— Il appartient à ton maître, esclave, répondit le créancier. Tu ne possèdes rien en propre ; pas même ta vie. Livre donc ces deux mille sesterces, ou prends garde aux lanières.
— Jamais ! jamais ! s’écria Arvins en pressant son trésor contre sa poitrine. Ce pécule, je l’ai économisé sur ma faim et sur mon sommeil ; il est destiné à racheter ma mère. Ma mère subit aujourd’hui le supplice des fugitifs, si je n’apporte à sa maîtresse trois mille sesterces. Ah ! ne m’enlevez pas cet argent, citoyens ; si vous ne me le laissez point par justice, que ce soit par pitié… Vous avez des mères aussi… Grâce ! grâce ! je vous en prie à genoux.
Le jeune Celte était tombé aux pieds des trésoriers de Saturne et du créancier. Celui-ci haussa les épaules