§ 6.
La nuit s’était écoulée dans ces intimes causeries ; le soleil était de retour ; Norva songea enfin à retourner chez sa maîtresse. L’enfant demanda et obtint la permission de l’accompagner.
Tous deux descendaient le mont Cœlius, lorsqu’ils aperçurent une troupe d’esclaves conduits par un affranchi. À leur aspect, Norva s’arrêta saisie.
— Ce sont les familiers de Métella, dit-elle.
Les esclaves venaient de reconnaître la mère d’Arvins ; ils coururent à elle et l’entourèrent.
— Enfin te voilà reprise, dit l’affranchi.
— Que voulez-vous dire ? s’écria Norva.
— N’as-tu pas fui de chez ta maîtresse ?
— J’y retournais.
L’affranchi éclata de rire.
— Tous les esclaves échappés en disent autant, fit-il observer ; qu’on lui lie les mains et qu’on l’emmène.
Norva voulut s’expliquer ; mais on lui imposa silence. Arvins ne réussit pas mieux à se faire entendre, et l’on entraîna sa mère malgré ses efforts.
— Mais qu’allez-vous faire ? demanda l’enfant effrayé.
— Ne sais-tu pas ce qui attend les esclaves fugitifs ? De peur qu’ils ne se perdent une seconde fois, on les marque d’un fer rouge au front.
Arvins poussa un cri.