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au bord du lac.

— Ma mère ! s’écria l’enfant, en laissant tomber les rênes.

Les mules ne se sentant plus retenues partirent au galop. Arvins s’élança vainement pour les retenir ; tous ses efforts ne firent qu’accélérer leur course. Enfin, désespérant de ressaisir les guides, il s’élança hors du char et regarda autour de lui.

Il était déjà loin de l’endroit où il avait aperçu Norva. Il courut pour la rejoindre ; mais des cavaliers qui cherchaient à se dépasser, et de nouveaux cortèges l’arrêtèrent. L’enfant éperdu se précipita entre les chevaux et les équipages, recevant des coups et des injures sans s’en apercevoir. Il parcourut la voie Appienne jusqu’aux portes ; mais ce fut en vain !… Métella était rentrée à Rome avec sa suite.

Arvins eut d’abord un mouvement de désespoir impossible à dire. Cependant il se rassura bientôt en songeant qu’il lui serait facile de retrouver Norva, puisqu’il avait entendu prononcer le nom de sa maîtresse. Il délibérait déjà sur les moyens de connaître la demeure de Métella, lorsqu’un des coureurs de Corvinus le rejoignit et lui ordonna de venir reprendre les rênes du char.

Arvins obéit après un moment d’hésitation.

Le jeune patricien, qui avait été forcé d’attendre, ne lui adressa aucun reproche ; mais à peine fut-il de retour qu’il fit un signe à son intendant ; Arvins n’en comprit la signification qu’en voyant paraître avec la fourche l’esclave chargé des supplices. Il poussa une