Et il rentra brusquement chez la veuve Ridler.
Quelques jours après cette scène, M. Kartmann fit appeler Frédéric dans son cabinet.
— Où sont toutes les épures que vous avez dessinées avec mes enfants ? demanda-t-il.
— Dans mon carton, Monsieur.
— Apportez-les moi.
Frédéric alla chercher son carton, qu’il remit en tremblant à son chef, car il y avait dans le ton de celui-ci quelque chose de bref et d’inquiet qui l’alarmait.
M. Kartmann feuilleta tous les dessins ; la vue de chacun d’eux lui arrachait une nouvelle exclamation.
— Quelle imprudence à moi ! murmurait-il, il y avait là de quoi me perdre.
Quand il eut tout examiné, il se tourna vers Frédéric.
— Quelqu’un vous a proposé d’acheter ces dessins ? je le sais.
— Oui, Monsieur.
— Et vous ne m’en avez point parlé ?
— J’ai pensé que cela n’en valait pas la peine.
— Quelle récompense vous offrait-on ?
— Celle que j’aurais demandée.
— Et vous avez refusé ?
— Oui, Monsieur.
— Sans hésitation ?
— Hésiter eût été une lâcheté.
— Ta main, Frédéric ! s’écria M. Kartmann en ten-