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l’apprenti.

cher ses différentes observations à un centre commun et d’en faire un point de départ pour d’autres remarques, lui fut aussi utile dans ses nouvelles études qu’elle l’avait été pour les précédentes. Cette méthode de toujours procéder par le raisonnement, l’avait accoutumé à trouver facilement les conséquences ou les causes logiques d’un fait, et le préparait surtout merveilleusement à l’étude des mathématiques et à celle des langues. Aussi, fit-il de rapides progrès dans ces deux branches d’instruction ; mais ce ne fut cependant pas au détriment de ses autres travaux. L’histoire, la géographie, le dessin, ne furent point négligés ; le dessin surtout était, dans son application, trop fréquemment lié aux mathématiques pour qu’il ne s’en occupât pas avec zèle, et il fut bientôt assez habile pour copier les machines les plus compliquées.

Au bout de trois ans de leçons, Frédéric était au niveau des fils de M. Kartmann. Il savait déjà l’arithmétique, la géométrie et étudiait la statique. Sans connaître toutes les ressources de la langue française, il l’écrivait avec correction.

Ses condisciples, plus jeunes que lui, l’un de deux et l’autre de quatre ans, étaient fiers de ses progrès, et le traitaient en camarade beaucoup plus qu’en protégé. Si ces relations affectueuses étaient dues en partie à la bonté du cœur de ces enfants, la conduite de Frédéric contribuait aussi beaucoup à les maintenir. Il se montrait si modeste dans ses succès, si complaisant sans bassesse, si dignement reconnaissant, et en