Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
le chevrier de lorraine.

— Je cherche un moine qui guérit toutes les plaies, répliqua celui-ci.

— C’est ici, entrez.

L’archer descendit de cheval et suivit Remy en boitant.

Ce dernier le conduisit au laboratoire du révérend, qu’ils trouvèrent penché sur une bassine de cuivre dans laquelle bouillaient des herbes desséchées.

— Dieu me damne ! c’est une boutique de sorcier ! s’écria le soldat en s’arrêtant à la porte du laboratoire avec une sorte de répugnance et promenant son regard sur les ustensiles bizarres dont il était garni.

Le frère Cyrille releva la tête.

— Quel est cet homme ? demanda-t-il avec un étonnement distrait.

— Vous le voyez bien, reprit le blessé, je suis franc-archer.

— Et que voulez-vous ?

Le soldat montra sa jambe.

— Voilà ! répliqua-t-il. Il y a six mois que j’ai fait une chute, et depuis la blessure a toujours empiré.

— Ah ! fort bien, dit le moine, qui était devenu attentif, et qui fit asseoir son visiteur pour délier le bandage dont sa jambe était entourée ; c’est alors une vieille plaie ?…

— Que trop vieille, reprit l’archer. J’ai eu beau consulter vos confrères, que les cinq cents diables puissent emporter ! le mal est chaque jour devenu pire…

— Je parie que vous vous êtes adressé à des bar-