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le serf.

d’or, de perles ; les orfèvres avec leurs dressoirs étincelants de coupes, de hanaps, de plats ciselés ; enfin, aux rangs inférieurs se montraient les potiers d’étain, les oiseleurs, les marchands de chiens, les marchands d’épices, et au-dessous encore, tout à fait à l’écart, les juifs, reconnaissables à leurs bonnets jaunes, n’étalant rien, mais vendant de tout, trafiquant sur tout, et gagnant plus que tous les autres.

Jehan examina ces chefs-d’œuvre et ces richesses avec curiosité ; mais une fois le premier émerveillement passé, il en revint à son dégoût pour les ruses qu’il voyait pratiquer aux marchands, et pour l’humilité à laquelle ils demeuraient condamnés.

Cependant, le Père Ambroise, en le quittant, lui avait recommandé de venir le voir à son couvent. Jehan se le rappela, et, profitant de son premier dimanche de liberté, il alla sonner à la porte des Franciscains.


§ 5.


Le Père Ambroise reçut le jeune serf avec cette bonté aisée et caressante que donne l’habitude de consoler les affligés. Il le conduisit d’abord au réfectoire, où il lui fit prendre place au milieu des novices qui allaient se mettre à table ; puis, le repas achevé, il lui montra tout le couvent.

Jehan visita tour à tour les jardins cultivés par les moines eux-mêmes, et dont les fruits étaient cités