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Vous rappelez-vous, mon ami, combien de fois nous avons admiré, dans notre Bretagne, ces menhirs druidiques, sur lesquels le christianisme avait greffé la croix du Libérateur, ces débris celto-romains incrustés dans une ruine du moyen âge, ces gracieux reliquaires de la renaissance, usurpés par l’utilitarisme moderne et transformés en habitations ou en écoles ? En voyant ces restes séculaires, sentinelles perdues du passé que la faulx du temps semble avoir oubliés, combien de fois nous sommes-nous reportés vers les sociétés éteintes qu’ils rappelaient ? La marche des générations nous paraissait imprimée sur le sol même par ces dernières