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fut la meilleure ménagère de la paroisse, ils eurent beaucoup de petits garçons et de petites filles, et puis en route, les amis !…

J’avais oublié de vous dire que l’avant-veille de ses noces, monsieur Tam-Kik, tout habillé de neuf, était parti pour Lothéa, afin de chercher le bonhomme Job, et le ramener à Kerlostik. Mais voilà qu’en passant sur la lisière d’un petit bois, il vit un rassemblement de monde autour d’un homme étendu sur l’herbe ; il s’approcha pour regarder et reconnut Jalm Thurio que des voleurs avaient tué, pour voler son or apparemment. Vous voyez qu’une bourse trop lourde nuit à celui qui la porte, vu qu’il ne peut se sauver aisément des larrons, surtout quand au poids de la bourse se joint le poids d’une mauvaise conscience. Voilà pour lui. Tammik s’éloigna bien vite en faisant le signe de la croix et continua son chemin. Hélas ! à Lothéa, plus de bonhomme : parti pour le paradis ! Le bon fils pleura tout le long du chemin en revenant, et je puis jurer qu’il n’entra dans aucun cabaret, ce qui n’est pourtant pas défendu, je pense, aux gens qui ont le gousset garni et qui savent boire sans se soûler.

À la fin des fins, je vous dirai que la mouche s’était envolée le jour des fiançailles. Que lui restait-il à faire ? n’avait-elle pas achevé le bonheur de Tam, en lui procurant une belle condition, et une bonne femme, ce qui est diablement rare ? Voilà pour