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tout prix ; ils sont les fauteurs du désordre générateur de tous les maux. « Cherchez et vous trouverez » (Quelle parole !). « Demandez et vous recevrez » ; « frappez et l’on vous ouvrira ».


Jésus doux et humble de cœur…

L’humilité de Jésus ! Comment la définir ? Je ne m’en sens pas capable, sinon de façon négative.

Jésus connaissait sa supériorité, mais il n’avait ni fierté, ni morgue, ni mépris. Il n’était pas de ceux qui sont « fiers s’ils se comparent ». Il n’avait pas de fausse modestie : « Qui de vous me convaincra de péché ». D’ailleurs il suffit de dire que Jésus était la perfection même, on comprendra (?…) la nature de son humilité. Quand il faisait le bien — et il le faisait toujours — ce n’était pas dans le dessein d’exciter l’admiration, seule la bonté de son cœur était en jeu. Aucune faiblesse humaine n’altérait la beauté de ses actes ; il ne s’admirait pas ! Sa mission étant de faire le bien et d’éclairer les hommes, il était le soleil qui réchauffe et éclaire. Rien que de spontané dans sa façon d’agir…

Je m’arrête… Ces sujets sont beaucoup trop grands pour moi. J’écris parce que je ne sais pas bien méditer autrement. Que Dieu me pardonne les faiblesses de mes essais de démonstration ! D’ailleurs, je ne cherche pas à démontrer ; j’écris pour fixer mes pensées et pour mon seul usage personnel.


Mon Dieu, votre amour, votre bonté, votre miséricorde, votre justice sont une même chose. Votre justice n’est que l’accomplissement de la loi toujours bonne dans son principe. Le péché retourne contre l’homme une loi faite en sa faveur, pour sa sécurité. La loi de la pesanteur, par exemple, n’est-elle pas faite pour notre sécurité ? Qui songerait à se scandaliser si un homme tombant de haut se tue ? Plus une loi est tutélaire, plus elle devient meurtrière à celui qui la transgresse. Pesez les ravages dus aux vices, corruptions de ce qui est établi pour le bien. Dieu n’a-t-il pas attaché un agrément à la satisfaction de nos besoins naturels ? À quels fléaux cependant les abus ne nous exposent-ils pas !

Mon Dieu, soyez béni de tout ! Du mal nécessaire engendré par nos erreurs, vous savez tirer du bien. Et vous avez fait de toute souffrance un mérite, un rachat, une rédemption. Vous avez établi entre les âmes une union qui les relie entre elles comme les anneaux d’une même chaîne. Quel bienfait il en résulte parmi les élus où s’affirme l’admirable dogme de la communion des saints. Que tous ceux que vous m’avez donnés et que j’aime soient un jour avec moi — si vous nous en jugez dignes — dans cette bienheureuse assemblée !